LA CAPTIVITE


 


Contrairement à ce que le Général De Gaulle affirme dans ses mémoires ("Le salut, 1944-1946", Chap. L'Ordre), les allemands ne relâchèrent pas tous leurs prisonniers belges!

En effet, cette mesure de libération, imaginée pour servir la propagande Nazie, se limitait aux prisonniers belges d'origines flamandes mobilisés.
Car non, les militaires de carrière ne purent bénéficier de cette mesure.

D'aucuns se demanderont quelle pouvait être la raison de cette mesure de dicrimination entre prisonniers de guerre wallons et flamands...
José Fontaine (dont le père a combattu sur la Lys au sein du 13e Rgt de Ligne ), explique dans la Revue "Toudi", une publication qui prône un renouveau de la conscience wallonne ( https://www.larevuetoudi.org/fr/story/régiments-flamands-et-wallons-en-mai-1940 ) , que beaucoup d'Unités Flamandes montrèrent peu de combativité face à l'envahisseur. Et les autorités civiles ne furent pas en reste: voir l'épisode de la Capitulation de Gand...
Tout comme Hitler avait recommandé à sa Luftwaffe de ne pas bombarder les villes flamandes, les coups de boutoirs des offensives allemandes contre l'Armée Belge étaient dirigées "de préférence" contre les Divisions de régime linguistique néerlandophone , sachant que depuis Eben-Emael, nombre de ces Grandes Unités montrèrent très peu de volonté de se battre... et c'est un euphémisme! Une des thèses développées par José Fontaine pour expliquer la décision prise par Léopold III de capituler le 28 mai aurait été que "l'Armée devait rester un Tout", et pas seulement une formation où les Régiments Wallons auraient été les derniers combattants de l'Armée de Campagne.

La sélection se fit de la manière suivante: des militants flamands (du VNV ou du Verdinaso, par exemple) siégeaient par trois ou quatre, de façon à "couvrir" les différents patois parlés dans nos Flandres.
Ils questionnaient alors le candidat sur ses origines, puis, s'il était réellement flamand, lui donnait un visa de libération...
Il va sans dire que maints wallons tentèrent de se faire passer pour belges d'origines thioises. Pour être honnête, il faut savoir que certains membres de la commission indiquaient les réponses à donner par les candidats intéressés, surtout ceux qui, par chance, portaient un nom à resonnance flamande!
Il y a même un cas où, ce coup réussi, l'ex-prisonnier fut dénoncé aux autorités allemandes dès son retour en Belgique par le garde-champêtre de sa commune!

Ce que peu de belges contemporains savent, par contre, c'est qu'alors, partout en Wallonie des pétitions furent signées .
Ces pétitions demandaient au Roi Léopold III, alors retenu prisonnier de guerre à Laeken, de demander personnellement une mesure analogue à Hitler, en faveur des Wallons. Il présenta cette demande lors de la visite qu'il lui fit à Bergtesgaden, en même temps que des allégements aux réquisitions auxquelles procédaient l'Armée Allemande en Belgique.

 

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15 Juillet 2002 -- Révisé le 10-jun-22 . -- © Wallonia asbl
Remarques/Remarks : hubert.barnich@marche.be


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