Les "Internés" à Hardenwijk, NL


Lors de la campagne de 1914, plusieurs militaires belges échappèrent à la capture et à l'envoi en camps de prisonniers en Allemagne en franchissant la frontière néerlandaise. Certains le firent sur ordre, d'autre, sous leur propre initiative, pour échapper à la captivité. A l'issue du siège d'Anvers, lors de la reddition du 10 octobre 1914, 34.000 militaires belges furent internés en Hollande

Là, ce pays étant neutre, chaque personne originaire d'un pays bélligérant et en âge de porter les armes (et interceptée par la Maréchaussée...) se voyait automatiquement internée dans un camp , dont celui de Hardenwijk (ce camp était à l'origine le "CI", ou dépôt, de l'Armée des Indes Néerlandaises, qui ne recrutait, en principe, que des volontaires, dont de nombreux Grands-Ducaux...)

 

Ci-dessous, pour s'occuper, les Internés ont organisé une fanfare.

On voit que certains des internés, des fantassins des unités de Ligne, portent la toque ronde "à l'allemande", tandis que d'autres, mobilisés dans les armes montées (la cavalerie, l'artillerie de campagne, le train...), portent des bonnets de Police, dits "bonnets à floche"...

Il y a aussi des civils. (Contrôleurs hollandais??? Donateurs?)

 

Pour la petite histoire, un des militaires du second rang, le seul à porter une écharpe épaisse, est Edmond MAUBEUGE, originaire de Roy (entité de Marche en Famenne).

Rappelé par la Mobilisation dès le 1er août au 14 Rgt de Ligne de Forteresse, il avait été un des rescapés de l'explosion du Fort de Loncin; évacué vers Anvers, son état de grand blessé ne l'avait pas empêché de participer aux combats de couverture de la retraite de l'Yser, retraite entamée vers le 8 octobre 14 par l'Armée de campagne encerclée dans la place d'Anvers. A la fin de la résistance, (la reddition de la place ayant été faite le 10 par l'autorité civile à l'insu du commandemant militaire), les restes de son unité, sous le commandement du Major Gillain et du Lieutenant Collignon, avait tenté de suivre vers l'Yser. Lorsqu'ils se trouvèrent bloqués par la cavalerie allemande près de Saint-Nicolas, plutôt que de se rendre et de partir vers les camps de prisonniers de l'Allemage, il passèrent, sur ordre, la frontière Néerlandaise; désarmés sur le champ par les militaires de ce pays neutre, il fut envoyé à Hardenwijk pour y être interné. Les médecins et sa santé en général lui avait interdit de quitter la citadelle et de participer à la Marche d'octobre 14 vers l'Yser. Il fut donc évacué vers la Hollande, avec plusieurs autres de ses camarades. Envoyé à l'hôpital d'Utrecht, il fut trépané là-bas par les médecins hollandais.

Oncle de ma mère, on l'a toujours connu assez sourd, grand invalide. Il a pourtant toujours participé aux réunions familiales en y amenant la bonne humeur, et son cornet à pistons!

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15 Juillet 2002 -- Révisé le 22-mai-15 . -- © Wallonia asbl
Remarques/Remarks : Charbin