Base de Florennes:
Nid de la chasse de Nuit Allemande


 

"Dans une autre vie", avant ma retraite, j'avais été rattaché au service "Training Control" du Groupe de Maintenance de la Base de Florennes.
Une des tâches de ce bureau était de participer comme guide aux visites de la Base, organisées par le service des Relations Publiques du Wing.

Une des étapes de la visite était le Musée Colonel Lallemand . Là était retracée la vie du Wing depuis la fin de la guerre, avec tous les types d'avions vus dans les escadrilles locales.

Mais, moins connu, un mur de ce Musée est consacré à la création de la Base sous l'occupation allemande.

On y voit que, pour faire face aux attaques nocturnes du Bomber Command de la Royal Air Force Britannique, les Allemands avaient créé une sorte de rideau dressé entre les Iles Britanniques et le coeur du Reich. Il avaient appellé ce dispositif "la Ligne Himmelbett " ou "Ligne Kammhuber" du nom de l'officier allemand qui avait créé ce service.

En gros, une ligne de radars (échelonnés le long de la Côte de la Mer du Nord et de la Manche) répéraient l'arrivée des bombardiers, tandis que de plus petit radars (de type Würzburg) guidaient des chasseurs de nuit pour intercepter les avions attaquants. Au début, pour éviter les accidents, les bombardiers étaient échelonnés dans le temps et dans l'espace, ce qui laissait à la Chasse le temps de s'organiser, et de ravitailler entre ses interventions. Mais le nombre d'avions anglais augmentait, et du fait d'un changement de tactique qui concentrait tous les bombardiers sur un point de la ligne pour la saturer, les allemands eurent besoin d'étoffer le nombre de radars (et de centres de contrôle de la chasse), mais aussi d'avions affectés à cette tâche, et de ce fait, de bases équipées pour les abriter.

Une Antenne de radar Wurzburg "Géant", utilisé pour guider les interceptions (Photo J.Martin)

Dans notre pays, la Base de Saint-Trond avait été très tôt un centre de cette Chasse de Nuit. Mais, vers le sud, il existait un grand intervalle avec la base la plus proche, la base de Chaumont, en France. Les allemands décidèrent donc de la création d'une nouvelle base à proximité de Florennes. Rapidement, un ancien Couvent fut convertit en centre de contrôle de la Chasse, avec les radars qui pistaient les bombardiers assaillants. En même temps, la construction de la base proprement dite battit son plein, avec des centaines d'ouvriers civils contrôlés par "l'Organisation Todt". Finalement, elle fut ouverte aux opérations en Août 1943. Une Escadrille de Me-110 s'y installa, avec le Hauptman Herget comme Kommandeur. Plusieurs photos le montrent soit dans les installations, soit près de son appareil.

Lors d'une de ces visites, je fis la connaissance du fils d'un pilote qui fut un moment affecté à Florennes. Je n'ai pas su ce qu'il était devenu, et ne le lui ai pas demandé; il a survécu à la guerre. Mais le fils nous a raconté l'acharnement de ces pilotes pour qui leur guerre était de pourchasser et détruire ces "gangsters" qui profitaient de l'obscurité pour venir incendier des villes et tuer des civils.... ll faut dire que les anglais eux-mêmes ont avoué avoir fait une guerre de terreur aux populations civiles....

Comme certains visiteurs posaient parfois des questions assez pointues, j'avais eu l'occasion de me documenter un peu en lisant des ouvrages sur cette "guerre de la nuit". Et à ma stupéfaction, j'avais appris que l'école de Saffraenberg (l'école technique de la Force aérienne où j'ai passé près de 4 ans au début de ma carrière) avait un jour (ou plutôt une nuit....) servi de cible à des Mosquitos qui testaient et calibraient un nouveau système de navigation radio-électrique, le système Oboe

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Vue aérienne actuelle de l'école Technique de la Force Aérienne de Saffraenberg
Durant la guerre, le bâtiment en équerre (cerclé) était un grand quadrilatère fermé qui fut incendié en 1948

L'Ecolte Technique de Saffraenberg (Saint-Trond) fin des années 1950 (via Arnaud Dehaybe)

Comme l'école présentait un quadrilatère de 300 mètres de côté, c'était une cible rêvée pour des essais de bombardement... Ces avions lancèrent donc une série de bombes, dans l' obscurité la plus totale, tandis que la résistance locale avait été sollicitée pour faire rapport de l'observation des résultats... Le centre de contrôle de la Chasse de Florennes fut également pris pour cible pour ces tests, pour la seule raison que, n'ayant jamais été attaqué, il montrait un paysage vierge de tout entonnoir de bombes!

Travail en cours de développement...

 

 

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© Wallonia le 10 Mars 2018; Dernière Modification 15-Mar-2018

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