Mise à l'HONNEUR
de l'Ecole Royale Militaire


Cet article est paru en interne à l'ERM en octobre 2003.

Ouverture de l'année académique

Il y a désormais 25 ans que les femmes ont fait leur entrée à l'ERM.
C'est pourquoi les 143 SSMW et 158 POL reçoivent cette année une marraine de promotion.
Depuis le 6 octobre, la 143ème Promotion Sciences Sociales et Militaires porte en effet le nom de "Reine Elisabeth" et la 158ème Promotion Polytechnique celui de "Marie-Louise Henin".

 

Elisabeth se maria en 1900 avec le Prince Albert de Belgique... Au cours de la Première Guerre mondiale, la Reine Elisabeth marqua de son dynamisme la vie des hôpitaux belges derrière le front. Elle servit en tant qu'infirmière à La Panne et s'y efforça sans relâche d'améliorer les conditions de vie épouvantables qu'enduraient les soldats envoyés au front... Elisabeth était par ailleurs artiste, musicienne et mécène; elle fut notamment à l'origine d'un concours qui allait devenir le Concours Musical International Reine Elisabeth. Elle encouragea également la recherche scientifique... Elle nous a quittés le 23 novembre 1965.

 

Originaire de Marche-en-Famenne, Marie-Louise Henin était, elle, dentiste.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle travailla comme agent secret pour le compte des Britanniques. Le jour, elle rassemblait de l'information; le soir, elle participait à la rédaction de divers journaux clandestins (dont La Libre Belgique). Elle mit sa maison à la disposition des pilotes britanniques abattus qui tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. En 1941, elle fut arrêtée par les Allemands et transférée, en vue d'y être interrogée, dans différentes prisons.
Cet environnement atroce ne l'empêcha pas de faire de son mieux pour rehausser le moral de ses compatriotes.
Marie-Louise fut exécutée le 9 juillet 1944 à Plötzensee.

 

 

Texte de présentation au "baptême" de la 158ème Promotion Polytechnique

 

 

Marie-Louise HENIN

Marie-Louise Henin est née à Marche-en-Famenne, le 9 décembre 1898.
Jeune fille sportive, éclectique, très éprise d'indépendance et de liberté, elle aime les vastes horizons et va conquérir un diplôme de dentiste à Buenos-Ayres, avant de revenir exercer dans sa ville natale.
Lorsque la guerre éclate, le 10 mai 1940, elle réside à Schaerbeek et se dévoue au service des réfugiés. Mais ce n'est qu'un début.
Dès l'été 40, elle devient une résistante de la toute première heure. Marie-Louise, désormais l'agent Colas du service Zéro, transmet de nombreux renseignements utiles aux Britanniques.
Le jour, elle court les routes pour récolter des informations ; le soir, elle collabore à la confection de plusieurs journaux clandestins tels que La Libre Belgique, Vrij et Le Belge.
Elle offre aussi sa maison aux lignes d'évasion en quête d'abris pour les aviateurs alliés abattus en Belgique et prêts à regagner la Grande-Bretagne.
Autant d'activités la mettent dans une position de plus en plus périlleuse.
Le 4 novembre 1941, à 6 heures du matin, les Allemands viennent arrêter Marie-Louise Henin pour la conduire à la prison de Saint-Gilles. Elle y subit sans broncher la terrible brutalité des interrogatoires de la Gestapo.
Le 24 juillet 1942, elle quitte Saint-Gilles pour la prison d'Essen en Allemagne. En 1943, ce sont d'autres lieux de détention: Zweibrücken, Francfort, Kassel, Halle.
Le 6 octobre 1943, les portes de la prison de Brandebourg se referment sur elle. Dans tous ces lieux épouvantables, Marie-Louise s'ingénie à soutenir le moral de ses compagnes d'infortune.
En janvier 1944, avec une indomptable fermeté, elle tient tête aux juges nazis qui la condamnent à mort.
Le 9 juillet 1944, Marie-Louise Henin est exécutée à Plötzensee.
Elle avait tout donné pour son pays.

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Remarques: Webmaster
Rédigé le 2/9/13, dernière MàJ le 2/09/13