"La Catastrophe-Bis"
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Pourquoi cette page bis?
Cette distance entre le point réel de crash de l'avion du Major DEABLER, et celui indiqué par son ailier pourrait être expliquée par le contenu de l'ordre de mission qui ordonnait à la 9th Air Force américaine de commencer ce jour-là les attaques contre le matériel ferroviaire utilisé par l'occupant allemand.
Comment expliquer aussi pourquoi personne n'a revendiqué cette attaque de Marloie, attaque qui finalement, a détruit deux trains de matériels de guerre allemand? Comme, d'après les témoins, il y avait plusieurs avions américains (plus de 15!) dans la zone de Marloie, il est impensable qu'aucun des pilotes n'ait pu faire un rapport précis...
Contrairement aux procédures, aucun avion de reconnaissance n'est venu "aux résultats", photographier les destructions causées aux installations du chemin de fer... ni à celles du villages!
Il faut peut être trouver l'explication de ce "silence radio" dans les ordres américains de mission. En effet, "un vent favorable" nous a permis d'entrer en possession d'une copie "déclassifiée" de l'ordre qui organisait cette première journée de l'opération "Chatanooga Choo Choo".
En attendant le débarquement et son transfert vers l'Europe continentale, le 36 FG était basé sur le terrain de RAF Kingsnorth. Mais le 18 mai, l'Ordre d'opération N°1 ordonnait le redéploiement complet temporaire de l'Unité vers RAF Branzett dès les premières heures du lendemain. (Branzett, un peu plus au nord, était un des terrains de dégagement du 36 FG. Ce mouvement était censé donner de l'entrainement pour les escadrons qui devraient suivre les troupes de débarquement en France, donc, les habituer à changer souvent de base d'opérations, avec très peu de "commodités" et de confort).
Enfin, dans la nuit du 20 au 21 mai arrivèrent les Télex ordonnant les attaques massives sur le continent: les chasseurs tactiques de la 8th Air Force devaient s'occuper d'objectifs ferroviaires en Allemagne, tandis que ceux de la 9th Air Force feraient de même en France
(Notez que certains compte-rendus américains donnent Tournai et Charleroi en France... Lire le "journal de marche")Quant au 36 FG, ces ordres lui étaient transmis par le Wing auquel il appartenait, le 303 FW.
Comme un grand nombre d'avions devaient prendre part aux attaques, il était enjoint un point de traversée à chaque grande Unité. De même, chacune de celles-ci avait eu un secteur à nettoyer... et surtout, l'ordre de ne pas s'introduire sur le terrain de chasse d'une autre Unité!Pour ce qui est du 303 Ftr Wing, le secteur était celui compris entre Aubenton, Gouviller, Freyling-Merlebach et Mariembourg (Belgique). Il est demandé au Groupe de "couvrir autant de surface que possible".
Mais, dans les ordres généraux, s'il est demandé de ne pas attaquer le matériel ferroviaire qui serait trouvé sur la ligne Châlon- Nancy- Saarbruch - Karlsruhe - Stuttgart - Heilbronn (ligne de déportation vers l'Allemagne?) , il est aussi ordonné que les groupes n'attaquent uniquement que des objectifs dans la zone qui leur est désignée. Cela voudrait-il dire, en d'autres termes, que le reste est "Off-Limits", donc, "Pas Touche"?
On voit, sur l'horaire tracé par le 303 Tfr Wing, que les P-47 du 36 FG devaient quitter l'Angeterre par Douvres, toucher terre au-dessus de Hardelot (un peu au sud du port de Boulogne, couvert par une Flak très agressive) , et sur une route parrallèle avec la frontière belge (et au sud de celle-ci!), rejoindre Aubanton qui marquait l'entrée dans la zone de chasse, puis, par Sedan et Verdun, aller jusque Metz bombarder l'épi de la gare, pour revenir en passant par Thionville et Sedan. Retour par le même chemin vers Hardelot et Douvres...
Donc, l'aveu de l'attaque d'une gare située dans le territoire belge n'aurait-il pu être interprété comme une désobéissance aux ordres?
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2 Juin 2014 -- Révisé le 10-sep-19 . -- © Wallonia asbl
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Remarques/Remarks : Charbin