La Grande GUERRE

et les premières années de Paix


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Comme dit à la page précédente, la famille HENIN-RENSON se retrouva éclatée, comme beaucoup d'autres au cours de ce conflit.

Louis, le père, était du côté français du Front (livraison de bétail ou fuite devant les exactions allemandes?), tandis que son épouse et ses enfants étaient restés à La Louvière, en Belgique occupée.
Rapidement, pour répondre à la forte demande de vivres et de subsistances nécessaires aux intendances militaires, Louis devint fournisseur des Armées en bétail de boucherie.
Il s'installa alors à Dunkerke au quartier de Saint Pol, puis à Rosendael, proche des dépôts et bases de transport de l'Armée Britannique. Il fournit également l'intendance belge. Le gouvernement belge, présidé par De Broqueville, s'était quant à lui installé à Sainte-Adresse, près du Port du Havre.
A l'issue du Premier Conflit Mondial, en tant que fournisseur des Armées, il avait donc pu amasser une fortune asssez rondelette...

De l'autre côté du Front, pour survivre, la famille coincée en Belgique avait transformé la boucherie familiale en un cabaret, et recevait donc la visite de tous les amateurs...
Parmi ceux-ci, des représentants des troupes occupantes en avaient fait un de leurs points de repos! (Ne décrit-on pas Marie-Louise du nom de "Rubens" lors de son emprisonnement en Allemagne?). Quoiqu'il en soit, Marie-Thérèse, l'aînée, partit en 1917, vers Mameröw (Güstrow) en Mecklenbourg, pour se marier en 1918 avec un Sergent d'un régiment Mecklenbourgeois de l'armée du Kaiser, Karl JANTZEN. Lors du mariage, tout comme son mari, elle déclare être Luthérienne; donc, elle a dû s'être convertie à la Religion Protestante. La famille de Marloie ne pardonnera ce virage pro-allemand et cette "apostasie" que bien plus tard. (je ne ferai moi-même sa connaissance qu'en 1975 en la rencontrant au mariage de ma soeur à Rochefort...)

Marie-Louise la rejoignit plus tard, pour l'aider lors de la naissance des premiers enfants du couple.

Quant à Adèle, on ne sait trop pourquoi, elle passa également en Allemagne et se rendit chez sa fille aînée avec ses deux garçons lors de la retraite des Troupes Allemandes... Après leur rentrée en Belgique, elle doit quitter le 97 de la rue Sylvain GUYAUX à La Louvière; elle vient donc s'installer à St Gilles, au 212 de la Rue de Mérode, le 20 mai 1919. Le 21 octobre 1920, ils déménageront vers le 22 de la Chaussée d'Alsemberg.

Cette photo, marquée au dos "1920", doit avoir été prise lors du mariage à Götting, en Bavière.

Plusieurs personnes m'affirment qu'il s'agit en fait d'une photo de jeunesse d'Anne-Josèphe, née en 1912, mais si on doit en croire le millésime inscrit au verso, il ne peut s'agir du portrait d'une jeune fille âgée de 10 ans!

La vie continuant, on ne s'étonne pas de retrouver Marie-Louise à Götting, en Bavière; en effet, le 8 juillet 1920, elle y convole en justes noces avec Charles KEIL, un dentiste catholique né à Uebersee en Bavière le 28 novembre 1890. Elle pratiquera sans doute avec lui l'art dentaire en Allemagne. Avait elle entrepris des études à la "Ludwig-Maximilians-Universität München", célèbre université allemande?
Brusquement, le 4 juin 1924, retournement de situation: Marie-Louise part pour l'Argentine, abandonnant son mari! A Buenos-Ayres, elle est gouvernante pour subvenir à ses besoins. On croit qu'elle a accompagné ou rejoint là-bas un autre dentiste allemand, car déjà après 1918, beaucoup d'allemands (surtout des bourgeois) ont quitté leur pays pour fuir la révolution Spartakiste (communiste) et les troubles politiques et sociaux qui règnaient dans l'Allemagne vaincue (le "Putsch de Munich" fait par Hitler et ses comparses nazis a lieu le 8 novembre 1923!). De plus, devant les tentatives du gouvernement de la Répulique de Weimar pour ralentir (sinon "oublier") de payer les dommages de guerre stipulés par le Traité de Versailles, la France et la Belgique avaient occupés la Ruhr (depuis janvier 1923) pour en allouer les revenus au paiement de la Dette. Cette occupation avait provoqué une grave crise économique, et instillé aux allemands une haine féroce envers ces nouveaux occupants! Des attentats ont été commis contre des troupes belges... Lorsque son divorce sera prononcé en 1930 à ses torts -pour infidélité- (avec une amende de 2000 RM!), elle gardera une dent contre son ex-mari: en effet, sur les rapports d'interrogatoires faits par la Gestapo avant son proçès, elle déclare que son mari, né allemand, était juif d'origine, et que la vie était devenue impossible avec lui en Allemagne...

Après son retour d'Argentine, elle demandera à récupérer sa nationalité belge. en 1929. Elle se déclare alors traductrice.

Suite: L'entre-deux guerres

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Remarques: Webmaster
Rédigé le 2/9/13, dernière MàJ le 2/09/13